Casse-cou et casse-tête!

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La saison d’Éliot Grondin en Coupe du monde lui coûtera 60 000$

Depuis l’âge de 4 ans, lorsqu’il s’aventurait dans les sous-bois en défiant son père de le suivre, Éliot Grondin aura mis seulement 12 ans pour atteindre la Coupe du monde de snowboard. Tellement rapide son ascension qu’elle est devenue le dernier objet de mobilisation en Beauce : financer sa saison qui lui coûtera 60 000 $ !

Tout va vite dans la carrière du jeune homme de Sainte-Marie. À 16 ans, il sera le deuxième plus jeune parmi les 81 planchistes qui s’élanceront mardi à la Coupe du monde de snowboardcross à Val Thorens en France. Deux podiums et quatre « top 6 » en sept courses du circuit Nor-Am l’an dernier, une septième place aux championnats mondiaux juniors, où un top 25 aurait été « raisonnable », puis une victoire il y a une semaine en Autriche à une Coupe d’Europe, considérée comme l’antichambre de la Coupe du monde ; le jeune phénomène a justifié sa sélection.

Soudainement, on se demande pourquoi pas une qualification pour l’un des quatre postes masculins canadiens aux prochains Jeux olympiques ?

« Je ne rêve pas qu’il y aille parce que je sais que je vais être obligée de me casser la tête ! »,

nous lance avec un éclat de rire sa mère, Mélanie Turcotte.

Promu à la Coupe du monde à l’âge de 16 ans, Éliot Grondin n’est plus le gamin que ses parents, Jean-Francis Grondin et Mélanie Turcotte, encourageaient dans les courses québécoises il y a seulement quelques années.

Toutes ses dépenses

En raison de son statut de membre du groupe de développement de l’équipe canadienne, Grondin doit assumer la totalité de ses dépenses de la saison, selon sa mère. Ses propres frais de déplacement et de subsistance pour les compétitions et les camps d’entraînement, en plus de ceux de son entraîneur, feront monter la facture à « un minimum de 60 000 $ ».

Dans la colonne des revenus, des brevets d’aides fédérale et provinciale (carding) totalisant 21 000 $ couvriront un tiers. Quelque 10 000 $ en commandites, diverses bourses de fondations (3500 $) et le chèque de 2500 $ accompagnant son titre de « Découverte de l’année » au Gala de l’athlète Québec-Chaudière-Appalaches aideront aussi. Pour le reste, la famille et les Beaucerons ont dû multiplier les idées : un souper spaghetti qui a procuré 2500 $, un tirage de financement le 21 décembre prochain et surtout, en octobre dernier, un spinning d’une durée de 24 heures qui a permis d’amasser 15 000 $ et auquel a participé son idole Dominique Maltais, alors enceinte de huit mois.

« On se sent moins seul »

« Moi, je ne fais que l’accompagner comme une maman. On n’est pas du monde de planche à neige, on n’en fait même pas nous-mêmes. Mon conjoint a commencé à faire du ski quand Éliot avait 4 ans pour ne pas le laisser seul dans les pentes de ski. Il descendait en “pointe de tarte” pendant qu’Éliot, à 4 ans, allait dans les sous-bois en criant : viens papa ! », raconte la maman, à travers les cris d’enfants de la garderie qu’elle possède à Sainte-Marie.

« La communauté de Sainte-Marie et du mont Orignal est derrière nous depuis qu’il a commencé à se faire connaître l’an dernier, alors on se sent moins seul. Je sens que beaucoup de monde veut nous aider et croit en Éliot. Cet enfant-là est venu au monde casse-cou. On fait juste le suivre dans ses délires. »

Avec Thomas Chabot

Sainte-Marie en avait déjà pour Thomas Chabot, le jeune défenseur des Sénateurs d’Ottawa. Elle vient d’ajouter Éliot Grondin parmi ses fiertés bourrées de promesses.

« On a Thomas Chabot au hockey, mais lui ça va bien. On n’a pas à le soutenir financièrement… », nous précise Mélanie Turcotte.

On va la croire…

 

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Crédit : Journal de Québec