Le gamin qui n’a pas fini de grandir

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Fort de sa 13e place aux qualifications de jeudi, Éliot Grondin a confiance quant aux rondes finales de vendredi. « Dans ce sport, tout peut arriver. J’aime vraiment le parcours ici et j’ai l’impression de pouvoir bien faire. »


SOLITUDE | Pendant que les ados québécois entraient et sortaient des cégeps, jeudi, Éliot Grondin signait l’un des meilleurs chronos aux qualifications des championnats mondiaux de snowboard. L’histoire peu ordinaire de ce gamin de la Beauce se poursuit.

À 17 ans, aucun des 46 concurrents n’était plus jeune que lui sur la montagne de la station Solitude dans l’Utah, où il a inscrit le 13e rang des qualifications, le meilleur parmi les quatre Canadiens. Son chrono de 1 min et 6,31 s, obtenu en première manche, à deux secondes du plus rapide – un Italien de 32 ans –, était assez fort pour lui permettre d’entrer parmi les 16 premiers et d’éviter le supplice d’une deuxième ronde visant à compléter le tableau des 32.

Une saison de 75 000 $

Il y a un an, Grondin devenait l’enfant le plus connu de Sainte-Marie, en se qualifiant pour les Jeux olympiques. Au mois d’août dernier en Nouvelle-Zélande, il est devenu vice-champion du monde junior. Décidément, jusqu’où ira cette ascension ?

« Quand tu sors des résultats comme aujourd’hui, c’est tellement le fun. Ça commence bien la semaine. Je suis vraiment fier »,

a-t-il avoué, rayonnant comme le ciel du jour.

Cette satisfaction venait en quelque sorte récompenser les efforts que fournissent sa famille et son entourage pour le financement de sa carrière. Son statut de « prochaine génération » de l’équipe canadienne l’oblige à assumer les dépenses et celles de son entraîneur afin de participer à ses compétitions, sauf dans le cas des mondiaux.

Pour sa saison, qui s’est amorcée avec les mondiaux juniors à l’été, « je dirais que ça va tourner autour de 75 000 $ ou 80 000 $ », évoque-t-il.

Le robinet s’alimente de sources multiples : quelque 30 000 $ en brevets de financement, 25 600 $ lors d’une activité-bénéfice tenue au mois d’octobre, des commanditaires et « mes parents qui font des miracles pour m’envoyer partout dans le monde ».

« Je cours contre des gars qui n’ont pas de soucis parce que les équipes [nationales] les prennent en charge. S’ils ont un moins bon résultat, ils ont quand même leur équipe derrière eux. Dans mon cas, c’est moi qui paie, alors je trouve ça “poche” quand ça va moins bien »,

souligne le Québécois.

L’apprentissage se poursuit

À se promener entre les Coupes du monde, Nor-Am et l’Europe, le plus beau potentiel du snowboardcross au Canada est projeté dans le monde des grands depuis un an. Son expérience fleurit autant sur les parcours glacés que dans son développement personnel. Comme quoi sa jeune vie se joue encore sur ces deux tableaux, il sera engagé aujourd’hui dans la même course de huitièmes de finale que son coéquipier Baptiste Brochu qui exerce une belle influence sur lui.

« Je sais que le snowboard va toujours prendre une grande place dans ma vie, mais depuis que je côtoie Baptiste, j’ai réalisé plein d’affaires. Il peut m’arriver une malchance. Avant, quand on me parlait de l’école, ça me faisait suer. Mais à partir de la saison prochaine, je vais vraiment me remettre dans mon sport et dans les études »,

prévoit le Beauceron qui vivra cette nouvelle étape loin de sa famille.

« C’est le bout plate de tout ça. Je vois Baptiste qui a sa blonde, son père et son frère avec lui ici. J’aurais aimé avoir mes parents aussi. Mon père est venu aux Jeux olympiques et j’avais trouvé ça vraiment le fun. Ma mère n’est jamais venue à une grosse course internationale. Dans un avenir rapproché, je vais les emmener avec moi, c’est sûr. »

Il a l’habitude de tenir ses promesses, le jeune homme.

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Crédit : Le journal de Québec